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Bob Dylan - Highway 61 Revisited


Essentials - Mai 2019

BOB DYLAN - Highway 61 Revisited

Date de sortie : 30 août 1965

Columbia Records


Un brin d’histoire :


Voix nasillarde (devenue de plus en plus rugueuse avec le temps), harmonica s’amusant des fausses notes et mélodies propres aux plus beaux bayoux, voici le roi des rois de la folk américaine: Mr Bob Dylan. Né Robert Zimmerman en 1941 dans le Minnesota, il grandira aux sons folk des radios de Louisiane, s’amourachant autant de l’oeuvre d’Hank William que de Woody Guthrie. Il s’autoproclamera d’ailleurs «jukebox humain» de ce dernier. Fort d’une discographie de 38 albums studio (à l’heure où nous écrivons ces lignes), il n’hésitera pas, durant toute sa carrière à explorer d’autres formes d’art telles que la peinture ou la poésie. Après quelques premières parties marquantes (notamment pour John Lee Hooker), il sort en 1962 son premier album, «Bob Dylan». Composé principalement de reprises et de traditionnels, il est produit par John Hammond (pas celui de Jurassic Park, l’autre). «Highway 61 Revisited» est son 6ème album studio, confirmant son succès dans le monde entier, après des titres marquants tels que «Blowin’ in the Wind» ou «Maggie’s Farm», sortis auparavant. Il précède le célèbre accident de moto dont il sera victime en 1966 et qui signera l’arrêt de mort de l’âge d’or de Bob Dylan. S’ensuivront une série d’expérimentations et d’albums qui, même s’ils sont moins connus, reflètent la diversité d’une immense carrière.



Artistes similaires :


Woody Guthrie, Hank William, Joan Baez, Willie Nelson, John Denver, Pete Seeger, Sixto Rodriguez, Charlie Sexton, Leadbelly, Elvis Perkins, Paul Simon.


Quelques anecdotes:

- L’album s’ouvre sur «Like a Rolling Stone», titre qui deviendra par la suite un emblème du rock américain. 2 répétitions et 4 prises seulement ont été nécessaires à l’enregistrement du morceau, en compagnie d’Al Kooper à l’orgue Hammond (qui a notamment officié avec les Who, Jimi Hendrix ou encore Cream). Le matin du 15 juin 1965, Bob Dylan va ainsi changer l’histoire du rock, même s’il ne le sait pas encore. Lorsque le morceau sort, un mois plus tard, les radios se l’arrachent. «On avait l’impression que ça ne s’arrêtait jamais», déclare Paul McCartney, se souvenant écouter la chanson chez John Lennon. «C’était beau, tout simplement. Il nous a montré à tous qu’il était possible d’aller un peu plus loin ». Malgré ces éloges, Bob Dylan sera hué sur scène lors du Newport Folk Festival, quelques jours après la sortie du titre, lorsqu’il le jouera pour la première fois. Les puristes n’aiment pas ce nouveau son électrique et lui hurlent de changer de guitare. Lors de la tournée suivante, en 1966, alors qu’il va commencer le morceau, un spectateur hurle «Judas !», en référence à sa trahison de la musique folk traditionnelle. Dylan aura pour seule réponse de se tourner vers son band et de leur dire «Play it fucking loud !».


- Le titre éponyme à l’album s’ouvre sur un galop digne des plus belles chevauchées et sur un sifflet de policier tonitruant. Al Kooper se souvient avoir amené ce drôle d’objet en studio: «A l’époque, je portais ce sifflet autour de mon cou comme un collier. Je l’utilisais dans certaines situations, principalement en lien avec la drogue. C’était le sens de l’humour que j’avais à cette époque. Lorsqu’on enregistrait la chanson, ça m’a juste semblé super de l’utiliser. J’ai pris le collier, je l’ai mis autour du cou de Bob et je lui ai dit « Joue de ça au lieu de l’harmonica. Je crois qu’il l’a gardé, bon sang ».


- L’album est produit par Bob Johnston. Celui-ci a collaboré avec Dylan sur de nombreux albums. Il est également derrière la console sur le fameux «Sound of Silence» de Simon & Garfunkel, le «Songs of Love & Hate» de Leonard Cohen ou encore sur le «Fisherman’s Blues» des Waterboys en 1988.


- Le titre de l’album fait bien entendu référence à la fameuse autoroute 61, qui relie l’Ontario à la Nouvelle-Orléans, en passant par Duluth, ville de naissance de Dylan. Traversant notamment le Mississipi et le Tenessee, elle croise la route de géants de l’histoire de la musique, d’Elvis Presley à Muddy Waters et tous ceux ayant transité par ces états musicaux.


- Sur la pochette arrière, tu peux voir un texte dans un style surréaliste écrit par Dylan himself. Une performance déjà présente sur ses 3 albums précédents.


- En 2017, Bob Dylan reçoit une des récompenses les plus prestigieuses au monde: le Prix Nobel de Littérature, décerné pour la 1ère fois à un musicien (ce qui ne manquera pas de faire grincer des dents les puristes, once again). Un brin foireux, il a attendu l’ultime dernière minute pour rendre in extremis sont discours d’acceptation (faute de quoi le prix ne lui aurait pas été remis). Mais le jeu en valait la chandelle : une vidéo de remerciement d’une demi-heure en studio où il évoque ses plus grandes influences littéraires. A ne pas manquer !


Pour en savoir plus :

http://www.bobdylan.com/

"These songs are magnificently bleak company for staying up and brooding all night. And listening to Highway 61 now, it’s hard to believe the guy who sings these songs has gotten a night’s sleep since."

Rob Sheffield, rollingstone.com, 27 août 2015.



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